14 avril 2020

Le monde des RH : L’« Évaluation » Après

Tout le monde s’entend pour dire que la situation actuelle aura une incidence sur la façon dont nous ferons les choses dans le futur. Les RH, et plus précisément « L’évaluation et le recrutement », ne font pas exception. Mais à quoi pouvons-nous nous attendre à court terme? Voici quelques réflexions..

L’ampleur des changements dépendra de notre capacité à faire face à la crise. Si elle est limitée à trois ou quatre mois et que le gouvernement maintient notre économie à flot, nous devrions nous attendre à certains changements qui ne modifieront pas fondamentalement la façon dont nous faisons les choses. Par contre, cela aura probablement un impact permanent sur la façon dont nous gérons les RH, y compris l’évaluation et le recrutement :

  • Premièrement, les évaluations sur place (y compris les entrevues individuelles et de groupe) diminueront considérablement. Les organisations ne voudront plus faire face aux mêmes problèmes et les tests en ligne deviendront la norme.
  • Deuxièmement, le télétravail deviendra de plus en plus fréquent. Cependant, tout le monde n’est pas fait pour ce type de travail. Les évaluations visant à identifier ceux qui sont bien adaptés à ce type d’environnement seront plus courantes. Le fait de cerner les défis auxquels font face ceux qui font du télétravail aidera également les organisations à mettre en place des programmes RH qui réduiront au minimum ces difficultés.
  • Troisièmement, nous devrions voir une augmentation de la demande dans certains secteurs. Par exemple, nous devrions nous attendre à ce que la pénurie dans le secteur des TI soit encore plus importante. Les applications/logiciels nécessaires pour soutenir le télétravail et favoriser la conduite des affaires à distance nécessiteront de plus en plus de programmeurs. En même temps, il faudra plus de gens dans le secteur de la santé. Autrement dit, la pénurie de personnel qui était la norme au cours de la dernière décennie augmentera probablement dans les années à venir.
  • Quatrièmement, l’incidence du COVID-19 sur l’économie fera en sorte que certaines entreprises auront des problèmes financiers et devront fermer leurs portes ou mettre à pied certains de leurs employés. De même, on s’attend à ce que les gouvernements diminuent leur niveau d’embauche une fois que la crise sera sous contrôle. Autrement dit, plusieurs emplois seront perdus et les recrutements massifs seront beaucoup moins fréquents. Beaucoup de gens devront réorienter leur carrière pour réintégrer le marché du travail. Évaluer les gens pour leur intérêt professionnel et les aider à acquérir de nouvelles compétences seront à la hausse.
  • Cinquièmement, la dépendance de notre économie à l’égard de la production internationale des biens diminuera probablement à moyen terme. Cela signifie qu’il y aura un besoin de main-d’œuvre plus qualifiée dans le domaine de la fabrication. La pénurie actuelle d’employés dans ce secteur va probablement augmenter. Il sera nécessaire d’évaluer la capacité des gens à combler ces postes, surtout pour les personnes désireuses de réorienter leur carrière dans ce secteur.
  • Finalement, la pression sur les gestionnaires augmentera de façon exponentielle. Les cadres devront maintenir un haut niveau de production, garantir l’engagement et la motivation des employés et ce, même si les organisations réduiront probablement leur effectif et qu’un plus grand nombre de personnes travailleront à domicile. Tout un défi. Il sera essentiel d’évaluer les capacités de leadership désireuses d’occuper des postes de gestion afin de choisir les bonnes personnes et d’aider les employés qui occupent déjà ces fonctions à maximiser leurs capacités de leadership.

Peu importe l’issue de la crise, nous n’aborderons plus le travail de la même manière.  L’ère de la communication virtuelle dans les entreprises vient de prendre son envol à vitesse grand V.  Un défi ?  Peut-être.  En tout cas, certainement une opportunité.